Le cacaoyer (sterculiacées) produit un fruit appelé cabosse.
La pulpe des cabosses contient une cinquantaine de graines de 2 cm appelées fèves, Il faut 25000 cabosses pour obtenir 1 tonne de fèves sèches.
Une cabosse pèse environ 380g et une fève fraîche pèse 2,5g.
La pulpe qui entoure les graines est parfois récupérée pour fabriquer des gelées et des confiseries.La cabosse est à l’origine de la comptabilité en Amérique : La fève de cacao, séchée, devint une monnaie d’échange.
On pouvait aussi bien acheter un lapin à 10 fèves qu’un esclave à 100 fèves.
Ayant en main une référence comptable acceptée par les différentes tribus, plusieurs grandes civilisations d’Amérique Centrale commencèrent à développer des relations commerciales autres que sur une base de troc.
On a même découvert les plus anciennes inscriptions calendaires.
Ayant compris l’intérêt de la culture du cacaoyer chez les Aztèques, les Espagnols créent au XVIe siècle de grandes plantations en Amérique centrale. Au XVIIe, les Anglais réussissent à acclimater l’arbre à la Jamaïque, les Français à la Martinique et les Hollandais au Surinam.
Au XVIIIe siècle, le cacaoyer pénètre au Brésil où les exploitations deviennent vite florissantes. Il faut attendre 1822 pour qu’il traverse l’Atlantique, atteignant d’abord l’île de Sao Tome, alors colonie portugaise. Sa culture se développe ensuite de façon prodigieuse en Afrique continentale : au Ghana (ancienne Gold Coast) en 1879, puis au Nigeria, en Côte d’Ivoire en 1905, et enfin au Cameroun.
À la fin du XIXe siècle, les Hollandais l’introduisent à Java et à Sumatra.
Les Nouvelles Hébrides, la Nouvelle Guinée et Samoa deviennent à leur tour des pays de production au début du XXe.
Au total, le cacaoyer a mis presque quatre cents ans pour faire le tour du monde…
Il faut par ailleurs noter que toutes ces terres accueillent également des plantations de caféiers (l’inverse n’est pas vrai puisque ces dernières couvrent une aire géographique beaucoup plus vaste en Afrique).
Les plantations de cacaoyers, exigeantes et fragiles, ne connaissent pas de saison morte : tout au long de l’année, les arbres y font l’objet de soins attentifs, et les cabosses sont régulièrement récoltées.
Les différentes tâches n’ont guère changé depuis des siècles. Fils de planteur, le romancier Jorge Amado a relaté la vie dure dans les plantations brésiliennes, et a décrit la condition des ouvriers descendants d’esclaves.
La mesure étalon des Mayas était la « carga », équivalente à la charge que pouvait porter un homme sur son dos déterminée à 8 000 fèves.
- 1 zontle = 400 fèves
- 20 zontles x 400 fèves = 3 xiquipils
- 3 xiquipils soit 8 000 fèves = une carga
- 32 cargas – environ 1 tonne
Les Aztèques continuèrent à utiliser la mesure étalon des Mayas. Aussi, on comptait par « carga » le tribut que les populations soumises devaient payer à leur valeureux conquérants pour se libérer du joug de la servitude.
L’imposition annuelle perçue par la confédération aztèque était de 980 cargas, soit environ 30 tonnes.
Toute une institution bancaire vint se greffer à la structure politique et le rôle de banquier équivalait à une charge de prestige.