C’est en 1621 que le chocolat franchit officiellement les Pyrénées.
Anne d’Autriche, fille de Philippe II d’Espagne en emporte dans sa corbeille de noces.
Elle a même amené sa molina, une servante experte dans le maniement du moulinet pour faire mousser le chocolat.
Son époux Louis XIII est séduit et offre des douceurs chocolatées à ses plus fidèles courtisans.
Richelieu en consomme pour soigner sa rate; les femmes pour reprendre des forces alors que les journées à la cour sont longues et épuisantes; tout est prétexte pour siroter une tasse de chocolat chaud.
En 1609, des Juifs, fuyant l’Inquisition, débarquent à Bayonne et créent les premiers ateliers de traitement du cacao.
Certains d’entre eux sont passés maîtres dans la chocolaterie et font connaître leurs spécialités en Pays Basque. Alexandre Dumas raconte, dans son Grand Dictionnaire de la Cuisine, que l’usage du chocolat au début du XVIIième siècle « y devint promptement populaire ; les femmes et surtout les moines se jetèrent sur cette boisson nouvelle et aromatique avec un grand empressement, et le chocolat fut bientôt à la mode.
Les mœurs n’ont guère changé à cet égard, et encore aujourd’hui, dans toute la péninsule, il est de bon goût de présenter du chocolat dans toutes les occasions où la politesse exige d’offrir quelques rafraîchissements, et cela partout et dans toutes les maisons qui se respectent.
Le jeune Louis XIV qui avait l’âme d’un cuisinier et aimait concocter de petits plats dans ses appartements, n’avait pas un très grand penchant pour le chocolat et déclarére que « cet aliment trompe la faim mais ne remplit pas l’estomac ».
Par contre, en 1659 il accorde à un certain David Chaillou, par lettres patentes et privilège royal, pour une durée de 29 ans, de la fabrication et de la vente d’une « certaine composition que l’on nomme le chocolat, soit en liqueur ou pastilles ou en boîtes, ou en telle autre manière qu’il lui plaira » sur toute l’étendue du royaume et l’ouverture de la première chocolaterie dans le quartier des Halles. Il ouvre sa boutique à Paris rue de l’Arbre Sec.
À cette époque, c’est les fèves arrivent encore non décortiquées. Grillées dans une bassine et pilées au mortier comme chez les Aztèques, Chaillou procède alors à une autre étape de broyage à l’aide d’un lourd rouleau de fer.
« Au commencement de la Régence (1715-1723), le chocolat était devenu plus en usage que le café », raconte Alexandre Dumas, « qui, tout nouvellement importé aussi, était regardé comme boisson de luxe et de curiosité, tandis que le chocolat était considéré, à juste titre du reste, comme un aliment sain et agréable ».