La gamme des chocolats alcoolisés s’est développée en Europe dans les années 1920 : il s’agit soit d’alcool liquide enfermé dans une alvéole de chocolat, soit d’une bouchée ou d’un bonbon fourré d’une ganache aromatisée à l’alcool (extrait ou parfum).
Emballés dans leurs papiers d’aluminium aux couleurs vives, ils illuminent les assortiments contenus dans les « boîtes à décor ».
Le liquide, mélangé à du sirop de sucre, est coulé dans des alvéoles d’amidon qui cristalliseront en coques prêtes à être enrobées de chocolat.
Cette technique est essentiellement utilisée aujourd’hui par les chocolateries industrielles.
Rechercher un vin ou un alcool capable d’accompagner le chocolat sans dénaturer ses arômes est une aventure gustative passionnante. Il existe des possibilités d’accord pour toutes les formes de chocolat, et seul le champagne ne se marie avec aucune d’elles.
Un carré de chocolat au lait se laisse déguster avec un vin blanc moelleux, type jurançon ou vin de paille du Jura, ou un vin rouge peu tannique comme le saint-émilion.
Les desserts au chocolat au lait et les entremets chocolatés aux fruits (cerises, abricots, framboises, etc.) peuvent être associés avec des vins fruités, tel un jeune sauterne ou un gewiirztraminer de type « vendange tardive ».
Le chocolat noir est d’autant plus exigeant qu’il est fort en cacao, et il ne supporte pas les vins blancs.
Seuls des vins rouges fins, aux tanins concentrés mais soyeux, par exemple un grand châteauneuf-du-pape ou un côte-rôtie assagis par l’âge, peuvent l’accompagner.
Une tablette à forte proportion de cacao ou un entremet au chocolat amer peu sucré se marient volontiers avec des vins doux naturels – banyuls, maury, muscat – ou des vins mutés : leurs saveurs de fruits secs, d’épices et de torréfaction soulignent naturellement la quintessence du chocolat.
Les vins mutés que sont le porto, le madère et le xérès développent, au-delà de dix ans d’âge, des arômes de noix et d’amande qui répondent agréablement à l’amertume des grands crus de cacao. Enfin, les arômes complexes des eaux-de-vie vieillies en fût – qu’elles soient à base de vin comme le cognac ou l’armagnac, de grains comme le whisky, ou de fruits savent sublimer les desserts au Mendiants, chocolat noir. Un whisky « pur palets, truffes malt », d’au moins douze ans et vin doux, d’âge, ou un vieux rhum chaud et ambré offriront de grandes émotions avec une ganache nature.
Les artisans préfèrent travailler à partir de la ganache, base la plus noble parce que la plus cacaotée. Y insérer de l’alcool pour n’en garder que le substantifique parfum requiert beaucoup de doigté, tant dans la technique que dans le dosage.
Si le chocolat fourré d’une cerise au kirsch est le plus connu, grâce à la célèbre bouchée Mon Chéri qui a régalé des générations à l’entracte du cinéma, la gamme des alcools utilisés en chocolaterie est en fait très vaste : on y trouve notamment le whisky, le cognac, l’armagnac et la fine champagne ; le vieux rhum, souvent allié à des raisins dans une ganache amère ; mais aussi des eaux-de-vie de fruits (kirsch, poire, mirabelle…) et des liqueurs de plantes comme la chartreuse.