Le roi Aztèque Moctezuma prenait plusieurs tasses de chocolat avant d’aller honorer les femmes de son gynécée.
Mais il semble que l’effet aphrodisiaque de la boisson venait non pas tant du cacao que des épices (poivre, piment) qu’elle comprenait alors. Reste que dans notre imaginaire, il n’est pas sans lien avec l’amour.
En Europe, même si celles-ci furent remplacées au XVIIIe siècle par la vanille ou la cannelle, les favorites des rois croyaient encore à cette vertu du chocolat et en abusaient pour se stimuler, ou en offraient à leurs amants pour améliorer leurs performances.
Quant au marquis de Sade, il se retrouva emprisonné pour avoir empoisonné des jeunes femmes avec des pastilles de chocolat fourrées à la cantharide !
Aucun travail scientifique moderne n’a montré que les composants du chocolat (cacao et sucre) sont des stimulants sexuels.
Certes il a un effet tonique, antidépresseur et euphorisant, mais c’est insuffisant pour parler de vertus aphrodisiaques.
Le chocolat à boire fit son entrée à la cour de France avec la fille de Philippe III d’Espagne, l’infante Anne d’Autriche, qui épousa Louis XIII en 1615. En 1660 leur fils, Louis XIV, se maria à son tour avec une princesse espagnole, Marie-Thérèse, également friande de cette boisson.
Mais ce sont les favorites qui lui donnèrent ses lettres de noblesse.
Madame de Main-tenon réussit à convaincre Louis XIV, qui ne lui refusait rien, de faire servir du chocolat à la Cour les jours de fête.
Sous le règne du Roi Soleil (1643-1715), Versailles imposa à l’élite de la société ses modèles gastronomiques et son goût pour le breuvage exotique. Ninon de Lenclos en offrait à tous les seigneurs de ses amis et le fit même découvrir à Voltaire.
Dès la fin du XVIIe siècle, il est de bon ton dans la noblesse d’avoir toujours sur soi une petite provision de pastilles en chocolat, dans de ravissantes petites bonbonnières.
Madame de Pompadour, qui croyait aux vertus aphrodisiaques du chocolat, consommait cette boisson « triple vanille et ambrée » (parfumée à la vanille et à l’ambre gris) pour tenter de stimuler ses ardeurs amoureuses ; elle se la faisait servir à son déjeuner, avec une poignée de truffes et un potage Chocolats de céleri !
Celle qui lui succéda Barry Callebaut. dans le cœur de Louis XV, la comtesse du Barry, de vingt ans plus jeune et au fort tempérament, était également une fanatique de chocolat.
Marie-Antoinette créa la fonction de « chocolatier de la reine », qu’elle confia au chevalier de Saint-Louis, un emploi «bien plus lucratif que maintes baronnies fièrement armoriées ». Son successeur fut le célèbre chocolatier Debauve, vanté plus tard par Grimod de La Reynière dans son Almanack gourmand (1804).