La relation de la Guyane avec le cacao est une longue histoire qui a commencé avant la decouverte de « forêt de cacaoyers » sur le haut-Oyapock.
Le cacao faisait partie des cultures coloniales, il avait été ammené des Antilles, mais surtout du Vénézuella.
On ne trouve pratiquement pas de descendants de cacaoyers spontanés sur la bande côtière.
Le début du cacao guyanais
L’ expédition du sergent De la haye en 1728, chargé par le gouverneur d’Orvilliers de découvrir des mines et le lac Parimé en remontant l’Oyapock et le Camopi, fut le véritable point de départ.
S’ il ne trouva, ni mines, ni lac, c’ est une « forêt » de cacaoyers de plus de dix lieux d’ étendue qu’ il découvrit vers la source du Camopi.
A son retour, la découverte fut rapidement connu de tous et déclencha un engouement pour la culture du cacaoyer.
A l’ époque, le roucou était déprécié, le café encore frappé de prohibition, les plantations de cacaoyers des Antilles avaient été anéanti par un cyclone en 1727, cette conjoncture fit penser aux habitants guyanais qu’ il allait pouvoir occuper immédiatement par la simple cueillette des fruits, une place sur un marché provisoirement libre.
C’est donc la cueillette, qui fut l’ origine des premières productions de cacao Guyanais.
L’ éloignement du site, à plus de 300 kilomètres de Cayenne, la période, les cacaoyers guyanais produisent des fruits à maturité pendant la saison des pluies , lié en plus à la fragilité des fruits, firent adopter à ceux que l’ on appela « les traiteurs de cacao », la technique du boucanage pour la conservation des fèves, cette technique avait l’ inconvénient de donner au cacao, un goût de fumée, peu apprécié des Européens.
Cette époque fut malheureusement néfaste pour les amérindiens qui furent forcé par la violence, et l’ asservissement, à la cueillette, beaucoup y laissèrent leurs vies (au cours d’ une de ces expéditions, onze amérindiens sur cinquante périrent)
.La culture en plantations:
Dés le retour de l’expédition de sergent De la Haye, deux de ses compagnons, Jacques Blaisonneau et Jean Jouanin dit Saint Jean qui avaient ramené des semences plantèrent respectivement 200 et 600 pieds de cacaoyers sur leurs habitations de l’Oyapock.
En 1730, la culture des cacaoyers prit son essor dans l’île de Cayenne et ses environs.
En 1735, le cacaoyer se rencontrait sur la majorité des habitations, certains producteurs de sucre abandonnant totalement pour cette nouvelle spéculation.
Par exemple, en 1736, Gaspard Poulain qui possédait deux habitations d’importance moyenne, l’une « les trois soeurs » (20 esclaves) consacré à l’élevage, l’autre « la cordelière », sur la crique Coromonbo (72 esclaves) cultivait 12 000 pieds de cacaoyers, qui produisait deux tonnes un quart de cacao, à la même époque, l’habitation des jésuites « la loyola » cultivait 55 000 pieds.
En 1739, une ordonnance porta de deux à quatre ans, l’exemption de la capitation pour ceux qui feraient de nouvelles plantations de cacaoyers.
Le déclin
Cependant, les méthodes de culture utilisées, le choix des terrains, firent que beaucoup de cacaoyers furent perdus trois ou quatre ans après leur plantation, causant la ruine de beaucoup de planteurs abusé par l’apparente facilité de cultiver une plante naturelle au pays.
Et à partir de 1740, la culture périclita, mais sans être totalement abandonné.
En 1753, sur l’île de Cayenne, le cacao n’était production principale ou importante que sur 31 Habitations sur 53
Entre 1766 et 1776, il représente encore en valeur la troisième denrée produite par la Guyane.
La production de cacao
La production en Livres fut de:
- 1737 : 102336 livres
- 1752 : 91917 livres
- 1777: 123300 livres
- 1796/1801 : 272616 livres en moyenne annuelle
- 1802/1806 : 135274 livres en moyenne annuelle pendant l’occupation portugaise
les étendues cultivés en carrés étaient: - 1740 : 883 (cette donnée avancés par Moreau de Jones est visiblement exagéré)
- 1782: 108
- 1783 : 108,5
- 1789 : 164
Les soubresauts, puis l’abandon
C’est vers 1840, que fut l’apogée de cette culture avec 5O tonnes d’un cacao réputé de qualité supérieure produit annuellement.
Mais l’abolition définitive de l’esclavage en 1848, puis la découverte de l’or en Guyane en 1855, amorça progressivement un déclin irrémédiable.
Cependant, pendant la dernière guerre, en 1943, quand la Guyane passa à la « dissidence gaulliste », la population fut invité à produire des denrées alimentaires, ainsi reprirent des cultures depuis longtemps délaissée comme le café et le cacao.
Les anciens Guyanais se souviennent encore de la pancarte annonçant la plantation « Félix Potin » à Dégrad des cannes.
Dans les années 60, on planta des cacaoyers à Suzini dont il ne reste que quelques arbres en 2002.