Aujourd’hui, nous préparons le chocolat de manière industrielle, mais cette technique, les Mayas la connaissaient déjà.
Certes, leur travail est artisanal.
Ils cueillent les gousses des arbres, les ouvrent et en extrayent de grosses fèves blanchâtres.
Ces fèves sont mises à fermenter puis à sécher, à l’air libre.
Lorsque les fèves sont brunes et bien sèches, on les fait griller puis on les pile dans un mortier tenu au chaud.
On obtient alors une pâte à laquelle on ajoute des épices.
Cette pâte est ensuite séchée au soleil.
Pour l’utiliser, on la fait fondre dans de l’eau chaude et on y ajoute de la farine de maïs.
Battue avec un petit fouet de bois, on obtient cette boisson que déguste Cortez. Conquis, Cortez emporte des fèves de cacao en Espagne.
Là, on y ajoute du sucre mais la recette reste secrète pendant plus de 100 ans.
En 1606, le chocolat arrive en Italie et enfin, en 1660 en France, avec le mariage de Marie-Thérèse d’Espagne et de Louis XIV.
D’après une une légende précolombienne, Quetzalcoalt (Serpent à plume, dieu de la végétation) enseigne l’art de la culture du cacaoyer à une princesse toltèque (Indien du nord de Mexico du Xe siècle) en récompense de sa fidélité à son culte.
Lorsque son époux partit à la guerre, elle refusa d’indiquer le lieu des cacaoyers – une grande richesse.
Les toltèques la tuèrent et de son sang, des cacaoyer se mirent à pousser : leur amertume rappelle la souffrance, leur force, la vertu, et leur couleur rouge, le noble sang qui fût versé pour eux…
En 1657, un français ouvre une boutique à Londres où il vend du chocolat chaud mais aussi le premier chocolat sous forme solide, destiné à être fondu et préparé en boisson.
Ce genre de boutique va bientôt fleurir dans toute l’Europe.
Mais le chocolat reste une boisson de luxe, dégustée seulement par les riches.
Mais en 1765, en Nouvelle Angleterre s’ouvre la première usine fabriquant du chocolat. partir de là, les prix commencent à baisser et le chocolat devient un peu plus accessible.
Ce n’est qu’en 1828, qu’un hollandais du nom de Van Houten découvrira le procédé de fabrication de la poudre à cacao.
A partir de ce moment là, il sera facile de préparer le chocolat solide, à croquer ou à cuire et le cacao en poudre, destiné surtout à être fondu.
Enfin, en 1876, un suisse nommé Daniel Peter ajoute du lait en poudre lors de la fabrication du chocolat à croquer : c’est le premier chocolat au lait.
Le cacaoyer fut nommé par Linné, le Theobroma (nourriture des Dieux), en allusion à son utilisation traditionnelle et sacrée chez les peuples précolombiens (Aztèques, maya).
Le terme de Cacao nous provient de mots aztèques comme cachoatl, cacaohatl ou cacaoquahuul (Cacaoyer – d’après le Père Labat, nouveau voyage ausx isles de l’Amérique, Paris 1722).
Le mot Chocolat vient lui aussi de l’aztèque tchocolatl et du maya xocoatl de choco ou xoco (bruit) et atl (eau), ce nom fait allusion au bruit que faisaient les Incas pour dissoudre le cacao dans l’eau…
les cacaoyers sont toujours cultivés en Amérique Centrale et en Amérique du Sud (Brésil), mais la majorité de la production mondiale (60 à 80 %) se fait en Afrique (Cote d’ivoire, Ghana, Cameroun, Nigeria).
D’autres pays sont aussi producteurs : Malaisie, Indonésie, Nouvelle Guinée, etc.
Le cacao, à la base du chocolat, est bien sûr utilisé en confiserie, pâtisserie ou simplement chaud au lait ou sous forme de tablettes ou bouchées, mais aussi pour aromatiser les viandes blanches en association avec d’autres épices.
Le chocolat, détenteur d’une riche symbolique, a été une source d’inspiration pour différentes formes d’art.
Chanté par Anthelme Brillât-Savarin, adulé ou critiqué par Madame de Sévigné dans ses Lettres, il apparaît dans de nombreuses pages de la littérature romanesque, parfois sous la plume de grands auteurs.
Les arts plastiques ont contribué à sa célébration : tasses trembleuses et chocolatières ouvragées, somptueux services de porcelaine ou d’argenterie ont été représentés en peinture, notamment dans des natures mortes,
Sculpté, le chocolat devient matière aux chefs-d’œuvre ciselés par les compagnons, et l’objet de concours professionnels organisés par les Cukor, 1935. chocolatiers
Dans le domaine de la mode, le chocolat a inspiré les parfumeurs comme les stylistes.
La recherche esthétique dont il fait l’objet trouve son expression aussi bien en publicité que dans le design des boîtes, ou encore dans l’élaboration de formes nouvelles pour les bonbons ou sujets moulés à Noël et à Pâques.
Des musées, des manifestations gastronomiques ou des salons populaires lui sont consacrés.
Les « mordus » du chocolat se retrouvent dans des clubs de dégustation, ou collectionnent tous les objets qui lui sont liés : boîtes lithographiées, plaques émaillées publicitaires, réclames anciennes, moules, affiches, timbres-poste, chocolatières, moussoirs, enveloppes de tablettes, etc.
L ‘«or brun» des Aztèques est aujourd’hui au sommet de sa renommée, et continue sa conquête de la planète.